Choisir son chemin, comme on choisit un bon roman.

Choisir son chemin, comme on choisit un bon roman.

2020-06-26 2 Par Éric Laliberté

Cet été, plusieurs ne partiront pas faire le chemin pèlerin qu’ils avaient prévu. Plusieurs destinations sont impossibles, les hébergements difficiles à trouver, tout est à repenser.  Devant une telle situation, je vous propose de revisiter l’activité en termes d’autonomie pèlerine. Nul besoin d’intermédiaire pour se lancer dans l’exercice pèlerin, il suffit d’un chemin et d’une destination. Le reste se fait en marchant!

Comme tout le monde le sait, le phénomène pèlerin a largement évolué au cours des trente dernières années. Plus qu’une simple randonnée, pas un « pèlerinage » au sens où l’entendait nos grands-parents, mais bien un exercice entier qui façonne toutes les dimensions de notre humanité : physique, psychique et spirituelle.

L’exercice pèlerin consiste à se déplacer, longtemps, par la seule force de son corps, en portant soi-même le nécessaire pour vivre. Il est important de noter qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises manières de faire. L’exercice pèlerin se vit selon ce que chaque individu est prêt à vivre et provoque, là où chacun a besoin d’être secoué dans sa vie. Ce faisant, tout le corps se met en alerte, les sens en éveil, attentif au texte qui se déroule sous ses pieds. Car le chemin n’est pas qu’un espace où circuler, il est une histoire qui cherche à se raconter.

Le chemin se lit effectivement comme un roman. Linéaire, il part d’un point A pour aller vers un point Z, et, comme dans un livre, l’enjeu de son parcours consiste à relier entre eux les éléments qui conduisent du début à la fin, du départ à l’arrivée. Tout cela pour construire du sens, en tirer une histoire, un récit. Aussi, mot après mot, phrase après phrase, le lecteur n’est-il pas indifférent à ce qu’il lit. Au contraire! En créant des liens, du sens émerge et le récit le provoque, lui faisant faire des allers-retours entre sa propre histoire et le texte du livre. Le pèlerin-lecteur ne saurait faire autrement. C’est dans ce mouvement de lecture qu’il est travaillé et que l’aventure se révèle.

Aussi, choisir son chemin se fait comme on choisit un bon roman. On commence par fouiller dans les bibliothèques et les librairies. On lit les critiques. On écoute les suggestions d’ami-e-s ou collègues. Puis, on fait son choix. Le reste se fait en lisant. Pour l’exercice pèlerin, physiquement c’est un peu plus exigeant, mais pour le reste c’est du pareil au même. Alors, cet été, sortez la carte du Québec et choisissez la région que vous aimeriez découvrir et tracez votre chemin. Les possibilités sont infinies! N’oubliez pas que la marche pèlerine ne vise pas exclusivement les sentiers. Elle est un exercice qui passe de ville en village, en allant à la rencontre de tous et chacun; dans cet espace entre proximité et saine distance.

Voilà, maintenant vous avez l’essentiel pour vous lancer dans l’aventure pèlerine en toute autonomie. N’oubliez pas que Bottes et Vélo met à votre disposition, gratuitement, plusieurs guides qui vous permettront de planifier divers parcours, notamment le long du St-Laurent.

En vous souhaitant un merveilleux été sur les routes et sentiers du Québec,

Éric Laliberté

Dernier texte de la saison, le blogue de Bottes et Vélo fait relâche pour la saison estival. De retour en septembre!