L’amour comme s’il en pleuvait
L’amour est partout où tu regardes
Dans les moindres recoins de l’espace
Dans le moindre rêve où tu t’attardes
Francis Cabrel
Les chemins de pèlerinage fourmillent de personnes blessées. Plusieurs portent en elles une souffrance, petite ou grande, consciente ou inconsciente, qu’ils peinent à surmonter et avec laquelle ils ont appris à vivre, en la niant, en la cachant, en l’assumant fatalistement. Blessure d’amour, mal d’amour, mésamour, désamour. D’un parent, d’un conjoint, d’un enfant, de soi ou de sa vie. Pèlerins dans l’âme, confiants que sur le chemin ils se sentiront bien, ils partent marcher dans l’espoir d’un autrement qui leur soit regénérescent.
Ils pèlerinent pour se faire du bien, pour se sentir en vie, pour se sentir légers et libres. Souvent, sans le savoir, ils sont sur le chemin pour éteindre cet inconfort intérieur qui, comme un voyant sur un tableau de bord, reste allumé pour signifier que le niveau d’amour optimal n’est pas atteint dans leur vie. Ils sont partis pour prendre du temps pour eux, pour apprendre à prendre soin d’eux-mêmes, à s’écouter davantage et à être bienveillants envers eux-mêmes. Du « me-time » disent les anglais. Un amour réparateur de soi à soi. Un amour individualiste pour s’accueillir en vérité et retrouver une paix intérieure.
Puis, sur le chemin, ils découvrent graduellement des plaisirs qu’ils ne suspectaient pas. Tout un univers gravite autour d’eux qui foisonne de marques d’amour. Alors, ils en font le plein! Ils se remplissent de tout ce que cette aventure pèlerine leur offre de bon et de beau. Les paysages grandioses, le contact avec la pureté et la simplicité de la nature, les odeurs inhabituelles et enivrantes, les saveurs aguichantes et alléchantes, les paroles et les sourires signifiants échangés, les rencontres inattendues et inoubliables. Par tous les pores de leur peau, les pèlerins se remplissent de cet amour qui les entoure et qui leur est donné gratuitement à chaque instant, au détour de leur parcours.
L’amour nait de la rencontre entre deux êtres vivants. On ne peut le limiter à soi. L’amour circule. Il va d’une personne à une autre, la traverse, revient, repart, rebondit. On ne sait pas où il se cache, ni d’où il jaillira. Il peut parfois nous surprendre. Il est dans les rires des enfants qui jouent dans la ruelle derrière chez toi, dans cette voisine qui t’offre des légumes de son potager, dans ce groupe qui pousse la voiture en panne de la jeune femme, dans ce petit garçon qui donne un bout de son sandwich à un chien, dans cette mésange qui vient se poser sur ta main, dans ces femmes que tu ne connaissais pas et avec qui tu as tant ri, dans cet homme qui te tient la porte quand tu as les bras chargés, … L’amour est partout où tu regardes!
Bonne Saint-Valentin
Brigitte Harouni
Très beau texte Brigitte Merci
L’amour est aussi dans les textes que vous nous partagez, Éric et toi, sur ce blogue de Bottes et vélo. Merci à tous les deux pour la justesse de vos mots. L’amour y transpire. Bonne Saint-Valentin à tous les deux et à tous ceux et celles qui vous lisent.
Merci pour ce texte si juste… Sur le Chemin de Compostelle, ce sont les rencontres qui m’ont marqué le plus. En fait, pas beaucoup de ces rencontres marquantes et parfois des rencontres d’une dizaine de minutes maximum. Mais elles m’ont imprégnée. Elles sont encore là bien vivantes, et je retrouve parfois ces gens en pensée. Elles me font encore du bien et je leur en souhaite tout autant.