Pour m’aimer…

Pèlerine, sur le long chemin de la vie,

J’ai longtemps cherché à marcher au rythme et dans les pas des autres.

Par crainte d’être jugée, marginalisée, stigmatisée,

Je me suis travestie.

Infidèle à moi-même, j’ai tenté de convenir, de me fondre dans la foule,

Pour faire partie, être reconnue, et me sentir aimée.

Habile caméléon, je me suis confondue.

Pour appartenir et être acceptée des autres, j’ai renié mes couleurs fondamentales.

Pèlerine, sur le dur chemin de la vie,

Je me suis blessée, perdue, épuisée.

Arrivée au bout de mes déceptions,

Habitée par ce lancinant sentiment d’incomplétude,

Désireuse de mordre enfin dans une vie rassasiante,

Et, mûrie par les expériences traversées,

J’ai décidé de m’écouter,

D’être plus attentive à cette petite voix intérieure,

Pour prendre ma place sur la route, celle qui me revient,

Pour suivre la voie qui se trace à moi, celle qui me correspond,

Pour être mieux dans ma peau, plus en paix dans mes pensées, plus en harmonie et en équilibre dans tout mon être.

Pour m’aimer.

Pèlerine, sur le beau chemin de la vie,

J’ai appris à trouver les réponses, non plus autour ou à l’extérieur de moi, mais au dedans de moi.

Je me suis alors sentie plus légère.

La route m’a semblé plus facile,

Les rencontres plus savoureuses encore.

Différente et imparfaite entourée des tous ces autres différents et imparfaits eux aussi,

Ma singularité s’est ajoutée à la mosaïque collective.

Elle est ma touche personnelle, ma contribution, ma qualité, ma force que j’offre spontanément aux autres.

Avec joie et sans effort, je suis et de ce fait, sans le savoir, je donne.

Pèlerine, parmi tous les pèlerins de la vie,

J’ai appris, et j’ai pris plaisir, à être libre d’être celle que je suis.