Syntoniser la bonne fréquence… en soi.

2016-01-29 2 Par Éric Laliberté
Le bonheur vous appartient quand, ce que vous pensez, ce que vous dites
et ce que vous faites sont en harmonie.

Gandhi
« Feel the vibe! », c’est-ce que me disait un vieil ami anglophone. Tout est dans le « feeling », disait-il. C’est dans le ressenti – le bon goût que ce « feeling » portait en lui – qu’il disait savoir sa vie en harmonie avec ce qui l’habite et le transcende. Une onde d’énergie qui le traversait et le laissait dans un état de béatitudes, lui faisant dire : « Here I am! »

Pointe Amos - St-VallierJe le revois, sourire aux lèvres. Ce n’était pas un hurluberlu, ni une espèce de gourou ou d’adepte d’un nouveau groupe expérimental. Au contraire, il n’avait rien de tout cela. Je dirais même qu’il n’avait rien de spécial, rien qui soit hors de l’ordinaire. Il n’avait que ça : ce « feeling », cette énergie qu’il sentait venir du plus profond de lui et qui pourtant lui parlait de bien au-delà… Une énergie qui le saisissait par le cœur, à lui en couper le souffle et qui le laissait le regard brillant. Je ne lui connaissais que ce regard d’ailleurs.

Mon ami était pèlerin dans l’âme et jusque dans ses bottines. Il aimait la Vie plus que tout et s’en remettait entièrement à Elle. Il y avait fort longtemps qu’il avait fait siennes ces paroles de Lennon : « Life is what happens while you are busy making other plans… » Et jamais il ne manquait une occasion de remettre ses plans à plus tard pour suivre cette voix intérieure qui le menait, le guidait par le cœur.

Ces moments d’extase n’avaient rien d’un feu d’artifice. Il les éprouvait en toute simplicité, dans des moments de douceur et de calme intérieur. C’était un coucher de soleil, le chant d’un oiseau, le parfum d’une fleur, un sourire… Tout passait par ce ressenti, disait-il. Un ressenti qui harmonisait tout son être et même au-delà. Dans ces moments, il disait vibrer au même diapason que tout l’univers, avec Dieu. La Voie du St-Laurent - Ste-FlavieIl avait syntonisé la bonne fréquence et tout trouvait son sens. Ses choix s’éclairaient, tout devenait limpide, simple. Et au cœur de cette harmonisation, il percevait la présence de Dieu. Il lui semblait qu’il n’y avait pas d’autres mots pour dire ce qu’il éprouvait.

Qu’est-ce que j’aurais aimé me glisser en lui pour comprendre ce dont il parlait. Que savait-il que je ne savais pas? Les Rousseau, Thoreau, Stendhal, Kerouac et autres bourlingueurs de ce monde, avaient certainement partagé le même sentiment que lui lors de leurs longues pérégrinations. Que ce soit en forêt, dans des parcs ou des jardins, en ville ou en campagne, ils savaient qu’il y avait de ces moments d’itinérances qui nous laissent ivre de joie, grisé par le sentiment de faire la bonne chose, d’être au bon endroit.

Ce sentiment, ce « feeling », éprouvés par bon nombre de pèlerins, donne de l’assurance. Il laisse avec l’intime conviction de suivre la bonne route, d’être sur la bonne voie. Un ressenti que nous n’écoutons plus souvent aujourd’hui, et que nous n’enseignons pas à reconnaître. Si chaque personne prenait le temps de se mettre au diapason de cette sensation qui nous traverse le corps; si nous apprenions plus jeune à reconnaître le bon goût de notre vie, bien des parcours évolueraient différemment…La Voie du St-Laurent - Ste-Anne-des-Monts

La marche du pèlerin, dans toute sa simplicité, enseigne à syntoniser cette fréquence : celle qui dit la vérité à propos de ce qui vaut la peine d’être vécu. Le rythme naturel des pas du pèlerin le ramène au diapason de cette fréquence et le place en voie de résolution. À travers cette mélodie toute simple, et dont la saveur est si bonne que tout notre être en frissonne dès les premières notes, le pèlerin découvre qu’il n’y a rien d’angoissant à embrasser le chemin de la Vie.

La dernière fois que mon ami m’a écrit, il disait : « C’est dans le silence de ma marche que j’entends la musique qui se joue en moi. Celle qui parle à travers moi, de bien au-delà de moi et qui anime chacun de mes pas. Je n’ai plus qu’une envie : demeurer à l’écoute. C’est en elle que tout s’accomplit! »Bottes et Vélo - Emblême

Éric Laliberté