Rencontre entre hébergeurs et pèlerins québécois
Le besoin de s’aider engendre la bienveillance,
une indulgence mutuelle, l’absence de toute rivalité.
George Sand
Pourquoi le pèlerin à pied se préoccupe-t-il davantage de l’hébergement que le cycliste ou l’automobiliste? Vous me répondrez certainement que c’est parce qu’il se déplace lentement. Alors à partir de quelle vitesse l’hébergement devient-il une source d’inquiétude? C’est peut-être aussi parce qu’il porte son bagage? Pourtant le cycliste en transporte souvent plus. Eh bien, c’est sûrement parce qu’il ne campe pas et que cela diminue ses choix d’hébergement. Mais plusieurs campings offrent la location de cabines ou de roulottes. Je crois que la source de cette inquiétude vient de la méconnaissance des différents services d’hébergement. Et inversement, les hébergeurs méconnaissent le pèlerin d’aujourd’hui et les services qu’ils pourraient lui offrir.
Bottes et Vélo s’est donné pour mission de développer le pèlerinage autonome au Québec, et pour y parvenir, il faut amener le pèlerin et l’hébergeur à se rencontrer. C’est pourquoi Bottes et Vélo a envoyé à tous les hébergements avoisinant un des chemins de pèlerinage québécois une invitation à découvrir le touriste lent qu’est le pèlerin. Très positive a été la réponse à cette lettre et très nombreux ont été les hébergements ouverts à recevoir des pèlerins, et qui sait, voire même à ajuster leurs services pour accommoder ce nouveau type de voyageur.
Certains hébergements sont déjà adaptés aux marcheurs de longue randonnée : les auberges de jeunesse et les résidences étudiantes. À prix très abordable, le pèlerin y trouve confort et commodités. Les auberges de jeunesse ont malheureusement eu mauvaise réputation il y a une bonne trentaine d’années. Dans l’auberge de jeunesse d’aujourd’hui on retrouve une atmosphère familiale et conviviale très agréable. Et presque toutes offrent la possibilité d’avoir une chambre privée ou une chambre familiale. On peut même avoir une salle de bain privée. Les résidences étudiantes sont un hébergement souvent méconnu qui répond pourtant parfaitement aux besoins du pèlerin. On les retrouve dans toutes les grandes villes et elles ont l’avantage d’offrir une multitude de commodités dans un environnement calme, car l’été, ces résidences sont peu occupées!
Puis il y a les gites et les motels. Ces hébergements sont souvent plus coûteux, mais suite à notre message, plusieurs se disent ouverts à apporter des ajustements tarifaires ou même organisationnels si la demande devenait plus marquée. On parle ici de« tarif pèlerin», de création de dortoirs ou de conversion d’une chambre en mini-dortoir, de petits déjeuners de base. Mais pour que l’hébergement-pèlerin fleurisse et se développe, il faut des pèlerins! Et pour que le pèlerinage prenne de l’expansion au Québec, il est nécessaire d’avoir plus d’hébergements abordables (dortoirs, d’hébergements alternatifs, de refuges privés). C’est l’éternelle question de l’œuf ou la poule :-). Mais plus les hébergeurs rencontreront de pèlerins, plus il leur sera possible de bien comprendre la réalité et les besoins de ces voyageurs et donc d’adapter leurs services.
Et s’il arrivait par malheur que l’hébergement ou les moyens manquent à un pèlerin sur nos chemins du Québec, celui-ci sera surpris par la générosité des gens qu’il croise. La nature humaine est ainsi faite que nous ne laisserons pas quelqu’un qui a besoin d’aide se débrouiller seul, surtout si nous avons une solution. Tout le long de la route, des gens, des inconnus, nous surprennent de par leur bonté désintéressée.
Alphonse de Châteaubriant disait : «On a toujours besoin des autres.» Dans cette recherche de mariage harmonieux entre l’hébergeur et le pèlerin, nous n’en sommes qu’aux premiers pas. Et c’est en faisant route ensemble que chacun apprendra à bien connaître l’autre, et qu’une complicité pourra naître.
Brigitte Harouni
Dans le sens des belles discussions que j’ai eu avec bottes et velo, je voudrais dire qu’a Manic 5 , le motel de l’Energie offre maintenant un DORTOIR pour les randonneurs du mont Groulx! Si on peut le faire à Manic 5 on peut le faire partout!!! JE reçois depuis quelques temps tellement de demandes en couch surfing que je ne fournis plus. Il pourrait y avoir dans chaque ville une auberge de jeunesse!
Pour comfirmer les dires de Brigitte j’ai 50 ans et je vais avec plaisirs dans les auberges de jeunesse. L’auberge a Loulou à Charny est neuve, magnifique et TRES bien tenu pas un couple sympathique!