Prendre la bonne direction sur le chemin de la vie
Les deux jours les plus important de votre vie sont le jour où vous êtes né
et celui où vous avez compris pourquoi.
Mark Twain
Une des grandes inquiétudes pour celui qui décide d’entreprendre le long pèlerinage de Compostelle est celle de se perdre, de se tromper de route ou de ne plus savoir où aller. Pourtant, je vous rassure, si vous entreprenez le chemin espagnol qui va de Saint-Jean-Pied-de-Port à Saint-Jacques, nombreuses seront les indications qui guideront vos pas. Les célèbres flèches jaunes et les coquillages pointant vers l’ouest balisent fidèlement le chemin. Et pour certains croisements plus incertains, les pèlerins ont pris le temps de réaliser des amoncellements de cailloux en forme de flèche pour orienter dans la bonne direction ceux qui les suivent. Il est donc peu probable, pour le marcheur attentif, de se perdre.
Pour plusieurs, savoir où on s’en va, donner un sens, une direction est essentiel. Une bonne amie m’a dit tout récemment « la vie est un long pèlerinage ». Alors pourquoi ne s’inquiète-t-on pas plus d’y perdre notre route? D’en connaître et d’en comprendre les signes qui accompagnent nos pas quotidiens? Pour une majorité d’entre nous, notre route de vie n’est pas remise en question. Elle semble même fatalement pré-tracée. Nous agissons plus comme des « suiveurs » plutôt que des leaders de nous-mêmes. Nous avançons sur ce chemin tous les matins sans nous demander si nous faisons fausse route, si nous avons pris le temps de lire les messages que nous croisons. Pourtant, comme l’a dit James Dean : « Puisqu’on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles. » Et pour orienter nos voiles, il faut savoir prendre conscience des vents favorables, donc prendre le temps de s’arrêter et d’observer. S’arrêter! Mais le faisons-nous?
Tout comme sur le chemin de Compostelle, sur la route de la vie les signes sont nombreux. Il faut cependant être attentif et ouvert pour les remarquer. Que peut bien signifier une contravention pour excès de vitesse? Une jambe cassée, dans le plâtre pour 6 mois? La perte de mon emploi? Ma relation conflictuelle avec mon patron? Mes maux de dos incessants? Mon récent besoin de prendre un verre pour mon détendre chaque soir? Mon insatiable besoin de vacances loin du quotidien? L’impossibilité de me trouver un emploi malgré les mille et un CV envoyé?… Nous seul pouvons comprendre ce que ces signes veulent nous dire, si nous prenons le temps de les voir et de nous y arrêter. Ils sont là pour nous indiquer notre route de vie, pour nous diriger vers un mieux-être qui corresponde à nous et qui s’harmonise avec nos valeurs. Ne pas les écouter et poursuivre avec entêtement et acharnement dans cette voie, c’est ne pas se respecter et choisir de vivre dans un monde qui nous rend malade ou malheureux. « Il est des moments où il faut choisir entre vivre sa vie pleinement, entièrement, complètement, ou trainer l’existence dégradante, creuse et fausse que le monde, dans son hypocrisie, nous impose (Oscar Wilde) ».
Brigitte Harouni