Comment soigner les ampoules aux pieds
Notre corps est la barque qui nous portera jusqu’à l’autre rive de l’océan de la vie. Il faut en prendre soin. Swami Vivekananda
Nous avons vu, dans un précédent article, qu’il était possible de prévenir l’apparition d’ampoules aux pieds, ou du moins d’en diminuer la taille et le nombre. Cependant, lors d’une très longue randonnée pédestre, nul n’est réellement à l’abri de cet irritant, surtout si en plus nous portons constamment une charge sur nos épaules. Même avec beaucoup de soins et d’attention, nos pieds traversent une très rude épreuve! Ainsi, si des ampoules apparaissent, il est essentiel de leur apporter le traitement le plus approprié afin d’obtenir une guérison rapide et efficace.
Avant de soigner une ampoule, nous devons comprendre pourquoi notre corps réagit de la sorte. Ainsi, les ampoules apparaissent lorsque trois facteurs sont présents : chaleur excessive, frottement continu et humidité. Si la peau s’échauffe à cause du frottement, elle se ramollit avec l’humidité et ses couches se séparent. Une ampoule commence à se former. Pour protéger les tissus de la peau, notre corps sécrète un liquide entre deux couches de notre peau, comme dans le cas de brûlures. Ce liquide forme un coussin qui atténue la pression exercée sur la peau du dessous, la protège du frottement et de la chaleur. De plus, ce liquide contient des protéines et des substances anti-inflammatoires aidant à une meilleure guérison des cellules affectées. Et pour parfaire l’opération, la pellicule de peau de la couche superficielle qui forme la cloque empêche les bactéries et les saletés d’infecter la blessure. On peut donc remercier notre corps de prendre si bien soin de nous! L’ampoule qu’il crée est un mécanisme de défense des plus ingénieux et des plus complets!
Alors que doit-on faire si une ampoule apparait?
• Si l’ampoule n’est encore qu’une petite rougeur, et que vous devez continuer de marcher, appliquez une pommade et mettez un pansement. Cela soulagera le corps et ralentira considérablement le développement de l’ampoule.
• Si l’ampoule n’est pas douloureuse, vous pouvez la laisser guérir d’elle-même.
• Si l’ampoule est douloureuse, vous pouvez, à l’aide d’une aiguille stérilisée, percer la peau à la base de l’ampoule. Laissez le liquide s’écouler pour enlever de la pression. Si possible conservez un peu du liquide pour protéger et nourrir la peau affectée. Et surtout, conservez la pellicule de peau qui sert de « pansement naturel ». Lorsque le corps n’en aura plus besoin, cette pellicule de peau, qui est morte, sèchera d’elle-même. Si vous devez continuer de marcher, désinfectez l’ampoule puis appliquez une gaze ou un pansement. Mais dès que vous pourrez vous le permettre, retirez le pansement et laissez la peau à l’air libre pour que l’ampoule sèche et se durcisse. Si l’ampoule se remplit à nouveau et que la pression du liquide est douloureuse, vous pouvez encore une fois percer la peau à la base de l’ampoule.
• Si l’ampoule est percée ou déchirée, à l’aide de ciseaux stérilisés, retirez la peau jusqu’à la base de l’ampoule, puis désinfectez la jeune peau. Si vous devez continuer de marcher, appliquez un pansement ou une gaze avec un onguent antiseptique. Fixez le tout avec un sparadrap résistant, solidement sans pour autant trop serrer, pour vous assurer qu’il ne bougera pas durant la marche. Ceci réduira le frottement et les risques d’infections. Dès que vous le pourrez, retirez le pansement, nettoyez la peau et laissez-la s’aérer.
• Pour bien prendre soin de ses ampoules, une règle demeure : permettez à la peau de se reposer. Ainsi, aussi souvent que possible, lavez vos pieds et laissez-les à l’air libre.
Prendre des antidouleurs et continuer de marcher est une solution pour certains. Pourtant cela signifie engourdir le canal de communication entre le corps et l’esprit. C’est faire la sourde oreille à un cri du corps et se faire croire que le problème mécanique rencontré est résolu. C’est risquer d’aggraver la situation : pour aller plus vite? Plus loin? Pourquoi? Si vous en prenez, assurez-vous de pouvoir demeurer sensible à la blessure du corps. Les antidouleurs demeurent une solution de soulagement momentané de la douleur et non un traitement en vue de soigner les ampoules.
Notre corps est une merveilleuse machine. Aucun moyen de déplacement n’a une aussi grande durée de vie, ni de telles conditions d’auto-réparation. Et comme l’a dit Nelson Mandela : « Le corps humain a une faculté extraordinaire d’adaptation; j’ai découvert qu’on pouvait supporter l’insupportable si l’on gardait le moral, même quand le corps souffrait». Il faut donc savoir en prendre soin.
Brigitte Harouni