Se mettre en route
Se mettre en route,
pour que le chemin prenne forme en moi,
qu’il m’interpelle et oriente ma marche.
Qu’en lui je reconnaisse l’élan de vie
qui a été semé en moi.
Se mettre en route,
pour que le chemin surgisse et balise mes pas,
que j’apprenne à en reconnaître les signes.
Avoir confiance dans ce chemin, mon chemin,
même quand tout peut me sembler vain.
Le pèlerin, au fil des jours, devient aguerri. Il a l’œil fin.
Ce détail qui lui échappait, alors qu’il était simple marcheur,
oriente ses sens, capte son attention : il sait où poser le pied!
Son œil détecte le moindre signe. Il sait ce qu’il cherche
pour avancer dans la direction qu’il s’est donné.
Et toi, as-tu pris le temps de t’avancer sur ce chemin intérieur?
As-tu pris le temps d’identifier les signes que tu poursuis?
De quoi est balisé ton chemin? Es-tu toujours simple marcheur?
Es-tu subjugué par le moindre panneau routier?
Te laisses-tu détourner facilement?
Se mettre en route s’apprend concrètement,
ne serait-ce que pour se visiter un court moment.
En ce sens, le pèlerinage est tout ce qu’il y a de plus terre à terre :
« Lève-toi et marche! », il n’y a pas d’autre solution.
Car, le marcheur avance à sa propre rencontre.
C’est en s’investissant corps et âme dans ce temps qu’il se donne,
que le marcheur découvre son chemin
et c’est en se reconnaissant
que le marcheur devient pèlerin.