Les signes qui balisent ma route
Il y avait déjà un bon trente minutes que je marchais et je ne voyais toujours pas de signes qui allaient m’indiquer si j’étais bien sur la bonne route. Je commençais à m’inquiéter car je savais que, si ce n’était pas la bonne route, j’allais devoir revenir sur mes pas pour ensuite reprendre dans une autre direction; ce qui allait rallonger cette étape de quelques kilomètres assurément.
Fatigué, mes yeux inquiets fouillaient les moindres recoins du sentier à l’affût de ce signe qui allait m’indiquer la route : une flèche, une coquille, ces bandes rouges et blanches. Des traces de pas auraient tout aussi bien fait l’affaire. Au point où j’en étais, tout ce que je voulais c’est être rassuré. Savoir que je ne m’étais pas trompé et que je suivais bien le bon chemin…
Ai-je pris la bonne route? Combien de fois me suis-je posé cette question! Combien de fois me suis-je avancé sur des sentiers pour ensuite rebrousser chemin parce que ce n’était pas la bonne voie? Combien de fois ai-je eu l’impression de me déplacer en étoile, hésitant autour d’un même point, sans ne jamais aller bien loin? Combien de fois me suis-je entêté à avancer sur une route qui n’était pas la mienne?
Je réalise soudainement que ce n’est plus le chemin qui me parle, c’est ma vie qui me saute aux yeux…
Le chemin est le reflet de ma vie.
Le chemin de pèlerinage nous renvoie ce reflet de nous-même. Il questionne la manière dont j’ai balisé ma vie: « Quels repères ai-je choisis? ».
Aujourd’hui, dans le contexte où nous vivons, il est plus souvent valorisé de se laisser étourdir par la multitude de directions qui nous sont proposées. De visiter sommairement un grand nombre de routes, plutôt que d’en prioriser quelques-unes. Sur le chemin de pèlerinage, j’ai vite fait de réaliser que si je me laisse séduire par tous les panneaux routiers, je n’arriverai pas là où je voulais aller. Je dois donc préciser ma destination, c’est-à-dire : me connaître. Cette connaissance de soi me permettra de reconnaître rapidement les moments où je me suis laissé berner, ou encore, ceux où j’ai fait fausse route. Dans les deux cas, je pourrai alors rectifier le tir et revenir sur ma voie. Mais, si je ne me connais pas, si j’ai passé des années à me mentir, si je ne me suis jamais donné de repères : comment saurais-je ce qui est ma voie?
Pour le découvrir, ne cherchez pas l’illumination, soyez brillant!