Se libérer pour mieux récolter

2016-04-23 1 Par Brigitte Harouni
Il en faut vraiment peu pour être heureux,
Vraiment très peu pour être heureux,
Il faut se satisfaire du nécessaire.
Baloo
À l’aube de la civilisation, Confucius, ce grand philosophe chinois, disait : « Un bol de riz à manger, de l’eau à boire et mon bras replié en guise d’oreiller, et me voilà heureux ».  Une façon toute simple de dire que le bonheur est à portée de main à qui souhaite y goûter. Aujourd’hui, ce même message est encore juste, pourtant, tout autour de nous tente à grands coups de publicités et de slogans de nous convaincre que le bonheur s’achète et se possède. Alors pris dans cette frénésie du « toujours plus » pour « plus de mieux-vivre », nous encombrons nos vies de toutes sortes de choses qui finissent par nous éteindre, nous étouffer, nous rendre malade. En ce début de printemps, faisons un peu de ménage dans tout ce qui nous alourdit l’existence!

pèlerin surchargéCeux qui déménagent vous le diront tous : on accumule bien plus d’objets que ce dont nous avons réellement besoin. Et une multitude de ces accessoires dorment et s’empoussièrent dans un racoin de la maison, inutiles, désuets, parfois même brisés. Pourtant nous les conservons. Au cas où.  Nous avons souvent plusieurs exemplaires d’un même outil. Le dernier étant toujours plus performant ou plus joli. Et que dire de la garde-robe! Certaines personnes ont tellement de vêtements ou d’accessoires qu’elles en oublient ce qu’elles ont et manquent de jours ou d’occasions pour les porter. Tout ce surplus, ce superflu, pèse sur les épaules de ceux qui le possèdent. Que cache-t-il? Pourquoi s’attacher à des biens matériels? Pourquoi est-il difficile de s’en départir? Donnez. Faites circuler. Libérez-vous de l’espace. Il est mieux posséder peu et de l’apprécier plutôt que de s’attarder à ce qu’on n’a pas et se rendre malheureux d’être envieux.

Et puis il y a le temps. Ce concept abstrait que l’homme a inventé pour s’outiller et organiser son quotidien et qui aujourd’hui, sournoisement, a pris le contrôle de nos vies. Les agendas sont surchargés par tous les rendez-vous, les activités sociales, les loisirs et les obligations familiales qui s’ajoutent à l’horaire de travail et à la routine de la maison. Même les vacances sont planifiées. Chaque heure est remplie alors que ce que nous recherchons c’est du temps. Désirez-vous vivre toutes ces activités qui vous précipitent vos journées? Les avez-vous choisies? liberté - cageAppréciez-vous le rythme auquel s’écoulent vos semaines? Vous sentez-vous dépendant de votre agenda? Que signifie ce besoin d’être constamment occupé? Pourquoi ne pas vous offrir le pouvoir et le plaisir de choisir comment utiliser le temps? Déterminez ce qui accapare votre temps et que vous pourriez reconsidérer autrement. Libérez-vous des espaces de temps dans votre vie. Laissez-vous un temps pour ne rien faire. Offrez-vous ce vide qui permettra à une nouvelle opportunité plus séduisante de germer.

Le ménage extérieur est souvent celui que nous avons de la facilité à faire. Il nous est bénéfique sans pour autant être trop menaçant quant aux changements qu’il peut entrainer. Le ménage intérieur par contre, celui que je fais en moi, est de loin le plus efficace, bien qu’il soit plus ardu à réaliser. Bien plus long que de trier une pile de vêtements ou de faire l’inventaire du garage, le ménage intérieur requiert une franchise envers soi-même. Tout ce que je possède m’attache et m’empêche d’être libre. Tout ce que je possède, ultimement me possède car je m’y accroche. Et tout ce à quoi je m’accroche éventuellement peut devenir une source de souffrance, que je m’inflige de par la relation de dépendance que j’ai établie et que j’entretiens. Emploi, situation sociale, relation amoureuse ou amicale, image projetée de soi, sécurité financière, apparence physique, famille… Autant de possibilités d’attachement et de dépendance. Le ménage intérieur est personnel. Je dois me demander : qu’est-ce qui me pèse lourd dans mon sac de vie? jeune pousseQu’est-ce que je fais pour les mauvaises raisons, ou même pour des raisons qui ne sont pas les miennes? Qu’est-ce que je porte dans mon sac de vie qui ne m’appartient pas? De quoi j’aimerais me libérer? Qu’est ce qui étouffe la vie en moi? Et pourquoi je m’y accroche?

Le printemps est la saison d’un renouveau, d’une renaissance. Prenez le temps de reprendre contact avec vous-même. Remonter à votre source, à ce qui fait votre essence même et mettez en place des conditions qui favoriseront l’épanouissement de votre être. Allez-y enlevez les mauvaises herbes et faites de la place pour semer ce que vous désirez récolter!Bottes et Vélo - Emblême

Brigitte Harouni