Le pèlerinage de longue randonnée au Québec : une question d’autonomie

2014-01-22 2 Par Éric Laliberté

Si nous parlons de pèlerinage autonome, c’est bien entendu en faisant référence à2009 - Compostelle et Barcelone 019 l’expérience de Compostelle. Sur le Chemin de Compostelle, le pèlerin peut partir à la date qui lui convient, marcher avec qui bon lui semble et faire les étapes qui lui agréent. C’est de cette autonomie dont il sera question.

Actuellement, au Québec, ou même en Amérique du Nord, ce type de pèlerinage n’existe pas. C’est ce que Bottes et Vélo veut favoriser et rendre possible avec la création de guides pour pèlerin autonome. C’est grâce, aussi, au développement de ce type de pèlerinage que le pèlerinage pourra prendre son essor en Amérique du Nord.

Compostelle offre un cadre souple à ceux qui désirent vivre l’expérience. Faire Compostelle c’est marcher à son rythme en établissant soi-même ses étapes et ses limites. C’est choisir la distance à marcher, son hébergement, ses compagnons de route. Compostelle : c’est la liberté de choisir! Si la voie de la spiritualité est d’abord la voie de la définition de soi, c’est donc en s’autorisant à se découvrir en relation à l’autre que nous pourrons nous épanouir. C’est ce que nous enseigne, entre autres, le Camino : la simplicité des relations, le droit de les choisir ou de les refuser; ceci sans sombrer dans la bonne vieille culpabilité judéo-chrétienne. C’est en cela, aussi, que Compostelle dépasse le cadre religieux institutionnel. La mystique du chemin se reflète dans toute cette approche. La   spiritualité peut y évoluer parce qu’elle autorise cette définition de soi en rapport à l’autre et au milieu. Au Québec, à l’heure actuelle, nous avons tendance à trop encadrer le pèlerinage. L’expérience a besoin d’une plus grande autonomie pour grandir et s’épanouir d’elle-même.

Si c’est à travers cette autonomie que le pèlerinage québécois se rapproche de Compostelle; c’est aussi dans la recherche de celle-ci qu’il s’en différencie. Peut-être qu’un jour s’y rejoindront-ils, mais actuellement c’est ce qui les rend différents. Nous voulons parler de l’hébergement. L’hébergement pèlerin tel qu’il est présent en Europe est inexistant en Amérique du Nord. Certes, il sera appelé à se développer avec les années, mais, pourdortoir auberge international de québec l’instant, vivre dans l’esprit et la frugalité du chemin de pèlerinage c’est s’en remettre aux campings, aux auberges de jeunesse et aux résidences étudiantes.

Les auberges de jeunesse et les résidences étudiantes sont peu nombreuses, mais sont tout de même présentes dans les grandes villes. Les auberges de jeunesse nous offrent un hébergement abordable, on pourrait même dire « à tarif pèlerin », en dortoir, avec salle de bain à l’étage. Quelques-unes incluent même le petit-déjeuner dans leur prix. Vous aurez parfois aussi la possibilité deauberge rivière-du-loup chambres privées ou semi-privées avec salle de bain. En dortoir et en chambre semi-privée, on peut s’attendre à payer entre 25 $ et 35 $ par nuitée, par personne. En chambre privée, les tarifs seront plus élevés. Ce type d’hébergement est sans doute celui qui se rapproche le plus de « l’albergue » espagnol. Ils bénéficient tous, en général, d’un coin-cuisine, d’un salon et d’accès Wi-Fi. Vous aurez même parfois accès à un service de buanderie. L’auberge de jeunesse québécoise est chaleureuse et offre une ambiance familiale très agréable. Elles sont souvent situées dans des décors pittoresques ou près des milieux effervescents de la culture. Les résidences étudiantes qucours intérieur auberge de la paix québecant à elles offrent des chambres dans les mêmes tarifs et avec les mêmes services. Elles n’offrent cependant pas les dortoirs et n’ont pas la même ambiance que les auberges de jeunesse. Elle demeure tout de même un lieu d’hébergement intéressant pour le budget pèlerin.

Pour ce qui est du camping, il a l’inconvénient de nous obliger à transporter un peu plus lourd sur notre dos (environ 2,5 kg de plus, nous reviendrons plus tard avec un article spécifique à ce sujet), mais, ses avantages sont énormes tellement les campings sont nombreux au Québec et partout en Amérique du Nord. Ce sont eux qui font en sorte que le pèlerinage trouve une véritable 2009 - Compostelle et Barcelone 070autonomie, ceci à des tarifs variant entre 20 $ et 30 $ par terrain; ce qui conviendra très bien à tout pèlerin. Le camping a l’avantage d’être un village en lui-même. Il nous offre les commodités que l’on retrouve habituellement dans tous les hameaux qui jonchent le Chemin de Compostelle et parfois même plus. Vous aurez ainsi accès à des douches et des toilettes, des services de buanderie, une salle communautaire (souvent équipée d’un four à micro-ondes et offrant parfois le service Wi-Fi), un petit coin épicerie de dépannage et occasionnellement un casse-croûte.2010 423 Certains auront même une piscine. Tout ceci en plus de vous offrir la convivialité du camping. Une convivialité qui s’apparente étrangement à celle de Compostelle. Ainsi donc, pour l’instant, le camping nous semble la voie d’avenir pour le pèlerinage en Amérique du Nord, au Québec en particulier. Pour soutenir le développement du pèlerinage autonome, il serait bien que les campings intéressés en viennent à offrir le dortoir sous forme de tente prospecteur. À moins qu’ils n’aient d’autres idées à proposer… Nous croyons que le pèlerin serait ouvert à toutes propositions qui lui permettraient d’alléger son sac à dos de 2 ou 3 kg.

Éric LalibertéBottes et Vélo - Emblême